Restauration des livres précieux
Quelques exemples de restaurations sur des livres précieux :
Comblage sur Brillat-Savarin : ce comblage a dû être fait sur toute l’épaisseur d’un volume. Pour cette raison il a fallu être particulièrement attentif à l’épaisseur du comblage, car si l’on crée une sur-épaisseur cela risque de déformer le livre, de l’abimer et de le dévaluer. Réalisée au papier japonais 22 gr et colle d’amidon de maïs Stouls.
La Mer des Hystoires, XV’ siècle. Ce qui semble toujours extraordinaire sur ce type de livre c’est leur parfaite conservation. En effet les papiers utilisés sont de bien meilleure qualité que dans les périodes postérieures. Sur ce type de livre nous excluons le gommage (le papier étant ciré par l’encre) et ne réalisons de comblage que lorsque cela est absolument nécessaire (le livre présenté étant relié au XIX’ siècle, nous avons renouvelé la reliure sur un modèle XVI’ siècle).
Sanctorum Vitae, manuscrit XV’ siècle. Un très bel ouvrage, parfaitement conservé, manuscrit sur vélin, relié selon le modèle monastique et dont nous avons réalisé quelques petites restaurations (déchirures du vélin, entretien du cuir de reliure, retrait d’étiquette, renouvellement d’une partie des fermoirs). Ci-dessous le relevé des décors de reliure.
Restauration du Nouveau théatre d’Agriculture par Paul Liger, 1723.
Cas d’un traitement lourd, lavage et désacidification du bloc-livre :
Ici nous avons un livre très abimé, le papier est froissé, il a des traces d’humidité, il est parfois couvert de terre, déchiré, etc. L’ensemble de ces accidents ne peut être traité individuellement, on procède alors à une série de bains aqueux qui vont permettre : le lavage, la désacidification, le réencollage, le doublage et les réparations locales.
Les feuillets sont traités par lots de 10 dans des bains aqueux sans charge alcaline (dans ce cas car le pH n’est pas très bas), au sortir du bain les feuillets sont encollés (Tylose MH 300P) et restaurés.
Ensuite les feuillets sont mis à sécher sur claies ventilées. Les feuillets ne quittent jamais leur feuille de polyester. Après séchage les feuillets sont mis en presse, d’abord individuellement (entre des cartes grises), puis par cahier. Ensuite on collationne et l’on vérifie les restaurations etc. Le livre est alors reconstitué et relié. Ici nous avons réalisé une reliure identique à l’originale (XVIIe siècle) sans intervenir trop profondément dans les décors de dorure. Ce livre ayant subis de gros dégâts, et étant lacunaire, il s’agit d’avantage d’une conservation de ce qu’il en reste que de la restitution d’un livre XVIIe siècle...
Teinture du cuir neuf et traitement cire.