Méthodes et démarche de l’atelier

Le fac-similé

Nous utilisons, dans la mesure du possible, nos propres pigments pour la réalisation des fac-similés. Lorsque cela n’est pas le cas il s’agit soit de pigments naturels (les ocres notamment) issus des établissements comme Chauvin (Apt, 84) soit de pigments artificiels (comme le vermillon) de chez Kremer-pigmente.
Les médiums sont pour la plupart issus de notre environnement quotidien, à l’exception des résines exotiques du type copal. L’huile employée est l’huile de noix artisanale ou l’huile de lin brute préparée par nos soin.
De même pour les supports bois, la toile et le parchemin nous viennent en revanche de fournisseurs extérieurs.

La connaissance des œuvres anciennes passe par l’acquisition d’un certain nombre de savoirs propres aux artistes contemporains des époques que l’on étudie. C’est dans ce but que nous avons commencé à étudier les méthodes de fabrications de la matière colorée à travers les âges il y à de cela plus de 15 ans.
Si l’ère industrielle à normalisée la qualité des pigments, avant elle l’artiste devait préparer lui-même ses couleurs à partir de matières brutes ou semi traitées. Le fait que ces matières soient naturelles et issues de différentes sources, en plus du fait que leur préparation diffère d’un lieu à un autre, chaque auteur possède une identité caractérisée par chacun des éléments de sa peinture.
Ces incidents que l’on ne retrouvent pas dans les matériaux contemporains et qui impliquent une mise en œuvre spécifique sont non reproductibles à l’aide de techniques modernes : l’aspect final d’une peinture primitive flamande est largement dû aux matériaux employés et donc in-reproductible sans l’usage de ces mêmes matériaux.
Aujourd’hui il devient important de redécouvrir ces savoirs-faire, ne serait-ce que pour mieux comprendre les mécanismes évolutifs de ces matériaux et pour mieux en gérer les éventuels dégradations. Si, à cette fin, l’étude en laboratoire est devenue primordiale, il ne faut pas oublier qu’ici on étudie alors des matériaux anciens déjà altérés. Nous essayons donc de nous en tenir strictement à la recette d’origine afin de retrouver l’état originel et non d’imiter par artifice (patine artificielle etc). Ceci est valable pour l’ensemble des processus de fabrication.

L’étude que nous menons repose sur trois types de documents :

  • les traités de peinture, tels que le recueil Merrifield ou les manuscrits de Göttingen ou de Montpellier, mais aussi les textes savants tels que les recueils de chimie, de minéralogie ou de botanique ( du papyrus de Leyde aux ouvrages de Coffignier ) ;
  • les rapports d’analyses effectuées par les grands laboratoires à travers le monde ;
  • les œuvres elles-même qui nous renseignent sur les tonalités, la granulométrie, les superpositions...

La Restauration

Pour la restauration nous n’utilisons pas de matériaux anciens (sauf cas exceptionnels et sous réserve de non contact avec le document original). Le principe, mis à part la stabilité et la neutralité des matériaux, est la réversibilité de la restauration. Pour la garantir, il est nécessaire que celle-ci se fasse avec des matériaux différents de l’original.
En effet, premièrement les liens chimiques ancien/nouveau doivent être faibles, et deuxièmement leur nature doit être propre à être distinguée par des moyens simples, visuels. Le sujet de la restauration n’est pas de refaire l’ancien, mais de faire en sorte que l’ancien soit préservé et lisible dans son état présent.

Les colles connues sont les colles d’amidon Stouls (restauration courante, reliure), les colles de cellulose (Tylose, Klucel) utilisées en restauration papier, pour le doublage et la consolidation, les colles de type PVA et les adhésifs et consolidants Paralloid.
Les restauration s’effectuent à l’aide de papiers japonais de grande qualité et de différents grammages. Nous utilisons également des films d’intissés polyester, des buvards neutres 300gr, de la carte grise neutre Stouls ou des cartons stables.
Selon les cas on utilisera des gommes éponges, Wishab, plastique ou poudre.
En terme de déacidification : eau distillée, craie ou hydroxyde de calcium.
Des solvants organiques à faible rétention et peu pénétrants (éthanol, isopropanol, hexane etc) et l’exclusion des poly-éthylène et glycérol.
Pour le nettoyage des agents surfactants tels que ceux utilisés par l’industrie des cosmétiques enfants.

Nos produits sont stockés en armoire protégée et nous travaillons avec une hotte, des gants, un masque et des lunettes de protection.

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